Développer autour des formats structurés @ SD | 2021-06-09T17:24:06+02:00 | 5 minutes de lecture | Mise à jour le 2021-09-01T16:12:00+02:00

Les ingénieurs du pôle documentaire utilisent le plus possible des formats de données structurés de préférence aux formats bureautiques.

Quelle est la raison de cette stratégie et quelles en sont les illustrations ?

Une structuration par les métadonnées

Les documents bureautiques produits grâce à un traitement de texte, bien qu’ils soient encore très utilisés au Sénat, présentent des limites évidentes pour un traitement automatisé des informations. Il leur manque en premier lieu les éléments permettant de les situer dans un « contexte », ce qu’on appelle des métadonnées. Un document est-il un projet de loi, un rapport, autre chose ? Quels sont ses auteurs, sa thématique, etc. ?

Notre la base de données Dosleg (qui répertorie l’ensemble documents produits lors du processus législatif et transmis entre le Gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat) permet d’associer des métadonnées de ce type à chaque texte de loi examiné au parlement.

Les applications concrètes de cette approche structurée, de type GED, sont nombreuses. Dosleg permet par exemple de :

Une structuration du document lui-même

Pour aller plus loin, il faut considérer non plus le contexte, mais la structure interne d’un document. Un texte est par exemple composé de phrases regroupées en alinéas, eux-même regroupés en articles, puis en chapitres, etc. À l’intérieur d’une phrase, on peut aussi repérer certaines informations comme la référence à un texte de loi ou un code existant.

A partir d’une rédaction brute par l’utilisateur, notre application Monalisa procède à cette identification de la structure interne des textes législatifs. S’appuyant sur cette analyse, elle est capable d’appliquer automatiquement les bonnes règles de légistique et les bonnes règles typographiques aux textes législatifs - règles qui, appliquées manuellement, sont fortement consommatrice de temps et sujettes à de nombreuses erreurs, tout en apportant peu de valeur ajoutée sur le fond. C’est cette optimisation du temps de rédaction qui a conduit de jury du CNEN/Lexis Nexis à primer notre application face à d’autres produits développés par l’État.

Un autre bénéfice permis par Monalisa est de produire ce que nous appelons le tableau de la loi en construction : ce tableau permet en effet à tout en chacun de visualiser très simplement l’ensemble des transformations de chaque loi au fur et à mesure de son examen par le parlement et de relier ces transformations au contexte dans lequel elles sont eu lieu. Monalisa offre notamment des liens systématiques vers les vidéos des débats parlementaires ou vers les amendements adoptés qui conduisent aux modifications du texte.

Vers des éditeurs structurés ?

La détection automatique des structure peut être trop coûteuse voire impossible. Dès lors se pose la question : quel outil utiliser pour permettre la saisie d’un document structuré ?

Contre toute attente, on peut citer un traitement de texte traditionnel comme Word qui permet d’utiliser des styles nommés (styles de paragraphes ou style de caractères). On peut alors peut associer ces styles à une certaine sémantique, par exemple décider que le Style “Article” doit être utilisé pour rédiger le contenu d’un article. Avec Word, on peut aussi placer des champs personnalisés dans le document, ce qui est une porte ouverte pour y insérer des données provenant du reste du système d’information. Cette approche a d’ailleurs été choisie pour l’élaboration des comptes rendus intégraux. Elle présente l’avantage de reposer sur des outils éprouvés, dont l’ergonomie a été peaufinée par de nombreuses années de travail de l’éditeur du logiciel.

Elle a cependant des défaut importants :

  • un traitement de texte est un outil générique dont l’adaptation au métier spécifique du rédacteur est limitée;
  • qui n’assure pas la cohérence structurelle, un style pouvant toujours être utilisé à la place d’un autre par un rédacteur peu expérimenté, peu attentif ou pressé. Les traitements ultérieurs du document peuvent dans ce cas être fortement perturbés.

C’est pour cela qu’afin de répondre au mieux aux demandes exigeantes des rédacteurs dans plusieurs directions, nous avons opté pour une approche plus rigoureuse et adaptée bien que plus coûteuse en développant un logiciel spécifique, qui est notre éditeur structuré de comptes rendus : scribe.

XML vs BDD

Notre expérience de la structuration des documents qui a commencé à la fin des années 1990 nous a conduit à considérer qu’au cœur des outils structurants une base de données relationnelle sera plus efficace que des fichiers en XML. Les bases de données sont en effet plus aptes à traiter les données dans n’importe quel sens (texte linéaire, classement par sénateurs, classement par projet de lois par exemple).

Lorsque le cœur repose du XML, il est très souvent nécessaire de convertir ce XML en structure en base de données pour disposer de la souplesse d’exploitation nécessaire. Ainsi le système de publication du compte rendu intégral des séances publiques en cours de remplacement reposait sur l’utilisation de fichier XML, ce qui nous obligeait à traiter en parallèle trois représentations distinctes du même document :

éditeur à l’écran –> fichier XML –> base de données

Alors que deux représentations auraient pu être suffisantes.

XML reste un choix pertinent pour échanger des données indépendamment des architectures logicielles qui les produisent et les utilisent, surtout si le format XML choisi repose sur un standard, ce qui permet d’économiser à la fois sur la conception et sur la création d’outils. Ainsi, Monalisa, bien que reposant sur une base de données est tout a fait capable de produire des documents XML au format international Akoma Ntoso sur la plateforme opendata du Sénat. Ces fichiers sont utilisés par le public, mais aussi par les logiciels développés par le gouvernement pour préparer les discutions des textes au Sénat.

Et la bureautique dans tout cela ?

Les outils bureautiques sont très utilisés. Qui peut le plus peut le moins. Autant il est difficile de créer de la structure à partir du non-structuré, autant l’inverse est simple. La production de fichiers bureautiques par nos applications apporte une vraie souplesse à nos utilisateurs par rapport à la génération de formats figés (PDF par exemple).

Cette production repose sur une étroite collaboration avec la Cellule bureautique.


Crédit photo : James Osborne de Pixabay

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